Le contexte

Un groupe de commanditaires de Borgloon souhaitaient inviter un artiste à réfléchir et à travailler sur le deuil et le fait de faire face à la mort, et ce indépendamment des religions.

L'idée est née d'un projet antérieur avec (à peu près) le même groupe de commanditaires qui a donné naissance à MEMENTO, une œuvre d'art de Wesley Meuris.

Le soutien de la Fondation de France a permis de réaliser un deuxième projet. Le choix du médium "scène" était évident : le théâtre est né des lamentations, un important rituel de deuil.

Le groupe de commanditaires n'est pas tant à la recherche de " nouveaux rituels ". Par leur expérience, ils constatent que dans notre société, nous repoussons la mort de la vie et nous savons à peine comment nous pouvons faire face à la perte. L'œuvre doit donc parler aux émotions et rapprocher les gens de leurs sentiments.

L'œuvre ne doit pas seulement parler aux personnes qui ont déjà perdu quelqu'un, mais aussi à un public beaucoup plus large. Tôt ou tard, nous serons tous confrontés à la mort d'un être cher.

Leen Braspenning

Les commanditaires recherchaient un artiste très sensible au thème du deuil et des adieux. Ils ont estimé qu'il était important de pouvoir dialoguer avec l'artiste et d'apporter leur expérience. L'œuvre d'art doit porter sur le processus personnel du deuil et offrir inspiration et réconfort.

Le groupe a choisi la jeune réalisatrice de théâtre visuel belge Leen Braspenning, qui travaille aux Pays-Bas. Leen donne des représentations franches, directes et pures sur des gens ordinaires, qui plaisent directement au public. Partant d'un cadre sociologique, elle part toujours à la recherche d'une partie de la société qui lui est encore étrangère : des clubs, des vitrines, des halls d'usine ou un immeuble à logements sociaux. Elle a déjà remporté plusieurs prix.

La commande

Le travail de Leen Braspenning est souvent basé sur des recherches et des entrevues menées par elle-même ou un employé. C'est ainsi qu'elle découvre des histoires fortes qu'elle intègre dans ses performances. Pour ce projet, elle veut collecter des histoires à Borgloon.

Avec les clients, il est décidé qu'il s'agira d'un projet de décor : la pièce sera jouée dans un lieu spécial, et non dans un théâtre. 

Pour le spectacle, Leen a décidé d'utiliser des textes, des photos et des vidéos de conversations qu'elle a eues entre 2010 et 2013 en Pologne (où elle a également recueilli du matériel sur le deuil) et dans la région de Borgloon.

Le samedi 23 novembre 2013, l'heure était venue. Le spectacle a été présenté à trois endroits dans le centre de Borgloon : la Gasthuiskapel, le CPAS-kerk et le Sint-Baptistkerk à Kuttekoven.

A chaque endroit, des films d'interviews réalisées à Borgloon et en Pologne ont été projetés, partageant des témoignages sur la façon de faire face à la mort et de dire au revoir. Ces images étaient entrecoupées de représentations théâtrales interprétées en direct par 3 acteurs. Dans la Gasthuiskapel, les visiteurs pouvaient littéralement s'asseoir à la table basse, où un homme et une femme, chacun à leur manière, disaient au revoir à un être cher.

Les représentations se sont déroulées de 11 heures à 16 h 30 et ont pu être vues en continu pendant le week-end des 23 et 24 novembre et le week-end des 30 novembre et 1er décembre.

Les partenaires

Rouw (Deuil) a été rendu possible grâce au soutien de la Fondation de France et à la coopération logistique du service culturel de Borgloon.